Les Recluses dans l’histoire: Sainte Florence

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Sainte Florence

Recluse à Comblé


Protégée de saint Hilaire de Poitiers

Jeune phrygienne, sainte Florence, alors âgée de 22 ans, rencontra saint Hilaire vers 360.


Exilé en Phrygie (la Turquie actuelle) depuis 356 par l’empereur Constance pour s’être opposé à l’hérésie arienne, le premier évêque de Poitiers écrivit son traité « Sur la Trinité » (De Trinitate) qu’il exposa avec ardeur au Concile de Séleucie en 359.

C’est lors d’une de ses prédications que la jeune Florence s’est jetée aux pieds d’Hilaire en le suppliant de faire d’elle une chrétienne par le signe de la croix. Issue d’une famille païenne, Florence abandonne alors le culte des idoles désirant se consacrer totalement à Dieu. Quelques mois plus tard, au printemps de l’an 360, elle suivit saint Hilaire à Poitiers où il la confia à la recluse Triaise.

Ensuite, elle devint elle-même « recluse » dans une étroite cellule construite par saint Hilaire sur l’une de ses propriétés à Comblé, tout près de Celle-l’Évescault, où il avait ses quartiers d’été. S’appliquant à la prière et au jeûne, veillant sans cesse, Florence a vécu sept années en réclusion. Le 1er décembre 367, elle mourut à l’âge de 29 ans. Saint Hilaire l’inhuma solennellement.


Une vie cachée

Sainte Florence fut une recluse cachée dont aucune image n’a été conservée, ni aucun écrit. Comment donc saisir son itinéraire intérieur vécu sur une si courte période de temps, sept années seulement?

Consacrée à Dieu depuis qu’elle s’était faite chrétienne, il est plausible de croire qu’en se livrant entièrement à la prière, elle suppliait le Dieu Trinitaire découvert grâce à la prédication du saint de Poitiers. Étant disciple et une protégée de celui-ci, la jeune recluse intercédait sans doute pour son évêque, celui qu’elle appelait « père », lui qui luttait ardemment contre l’arianisme.


Sainte Florence a si bien vécu sa réclusion que sa mémoire a traversé les siècles pour demeurer vivante encore aujourd’hui.


La suite de son histoire

Le lieu où vécu sainte Florence devint, après sa mort, un lieu de pèlerinage. Au XIe siècle, un prieuré de moines fut construit à Comblé et fut dédié à la sainte recluse.

C’est également au XIe siècle que les dites « reliques » de la sainte furent retrouvées et transportées avec grande pompe par l’évêque de Poitiers, Isambert, dans l’église cathédrale. Cela expliquerait l’attraction de ce lieu tout au long du Moyen Âge.

Lors du pillage de 1562, les reliques de sainte Florence furent en partie détruites par des protestants, mais furent retrouvées (pour une deuxième fois) le 26 janvier 1689 et placées avec honneur sous le grand autel.

Une anecdote intéressante rapporte que la châsse de sainte Florence « belle et riche » était solennellement portée dans les processions générales « pour avoir pluie ou sérénité de temps ». Des témoins oculaires racontent les effets miraculeux de l’intercession de la recluse (Collin de Plancy, Grande Vie des saints, 1888).


À distinguer de deux autres saintes ayant le même nom:
Sainte Florence d'Adge qui subit le martyre avec les saints Tibère et Modeste à Cesseron en 303;
Sainte Florence de Carthagène, vierge et abbesse de Séville, en Espagne. Elle est la sœur des saints Léandre et Isidore du VIe siècle.