Après quelques quinze ans d’une réclusion un peu mitigée dans la maison familiale, Jeanne Le Ber forme le projet de se retirer à la Congrégation de Notre-Dame. Ce qui la motive avant tout c’est de vivre dans une maison qui « servirait de chapelle où elle entendrait la sainte messe et où elle recevrait la sainte communion par une grille. (…) Elle serait heureusement toujours voisine de son divin Époux (présent dans) le saint Sacrement. »
Déjà « pendant qu’elle était pensionnaire aux Ursulines, on remarquait beaucoup de piété, une préparation particulière pour s’approcher (…) de la sainte Communion. » Durant ces années de pensionnat elle fait sa première communion. Jeanne puise chez les Ursulines une « fervente dévotion envers le saint Sacrement qui dura toute sa vie. »
L’Eucharistie, une pierre d’aimant
L’Eucharistie est « source et sommet de toute vie chrétienne. »[1] La vie de Jeanne illustre à merveille cette réalité mise de l’avant par le Concile Vatican II. En effet, l’Eucharistie est à la source et au cœur de la vie de notre recluse.
À des visiteurs de marque qui s’étonnent et lui demandent la raison de son choix d’une vie si austère et si pauvre, Jeanne répond que « c’est une pierre d’aimant qui l’a ainsi attirée et séparée de toutes choses. Voici ma pierre d’aimant, dit-elle, c’est notre Seigneur qui est véritablement et réellement dans le Très Saint Sacrement. »
Toute son existence se consume dans le rayonnement du mystère eucharistique. Pour la recluse de Ville-Marie, l’oblation d’elle-même dans la fidélité à sa vocation est un prolongement de sa communion au Christ réalisée dans l’Eucharistie.
Une vie d’union au Christ
La vie de Jeanne, centrée sur l’Eucharistie, nous apprend que le principal fruit de ce sacrement est d’accroître notre union au Seigneur. Car, « la célébration du sacrifice eucharistique est tout orientée vers l’union intime des fidèles au Christ par la communion. Communier, c’est recevoir le Christ Lui-même qui s’est offert pour nous. »[2]
[1] Concile Vatican II, Constitution dogmatique Lumen Gentium, no 11
[2] Catéchisme de l’Église Catholique, no 1382
Ce 4e article fait partie de la réflexion Prier à la manière de Jeanne Le Ber écrite par sœur Louise Marie Dupras, recluse missionnaire. La réflexion complète a été publiée dans le Cahiers 10 de l’Oratoire Saint-Joseph intitulé : Jeanne Le Ber, Recluse en Nouvelle-France, Lampe ardente, Sentinelle dans la nuit, 2001, pp. 89-97. Quelques modifications y ont été apportées afin de l’adapter pour le web.
raymondtanguay
L’eucharistie est vraiment le sommet de la rencontre avec le Christ. Merci Seigneur de m’y donner encore accès quotidiennement.
Claire Taillon
Merci de maintenir ce lien du monastère spirituel. Comme je récite tous les jours, avec vous, la prière de l’heure, j’en retrouve l’écho de façon particulière dans les mots suivants : « Unis dans l’Esprit Saint l’offrande de notre vie et de toute la création à l’éternelle offrande du Christ Jésus. »