Translation des restes de Jeanne Le Ber, 2005


Le tombeau de Jeanne Le Ber se situe à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours

depuis le 12 mai 2005,

jour où a eu lieu la translation de ses restes

de la Maison-Mère des Sœurs de la Congrégation de Notre-Dame (Westmount),

à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours dans le Vieux Montréal.


Les restes de Jeanne Le Ber reposait à la Maison-Mère des Sœurs de la Congrégation depuis 1992, année où son tombeau fut exposé après la redécouverte du corps de la recluse que l’on croyait perdu.

En voici l’étonnante histoire…


Le père ou la fille ?

En 1911, l’église Notre-Dame-de-Pitié, érigée sur l’emplacement de la chapelle primitive, fut démolie en vue du prolongement de la rue Saint-Laurent. Les Sœurs de la Congrégation durent alors procéder à une nouvelle exhumation. Leur cimetière se trouverait désormais à Villa-Maria.

Enfin, en 1988, décision fut prise de transférer les sœurs décédées au Cimetière de la Côte-des-Neiges. Alors qu’on procédait à l’exhumation, en 1991, on eut la surprise de trouver deux épitaphes marquant l’emplacement d’une unique tombe: l’une au nom de Jacques Le Ber et l’autre au nom de sa fille.

Seule une reconnaissance du contenu de la tombe pourrait expliquer l’énigme.

Petit retour dans l’histoire

En 1706 Jacques Le Ber, père de Jeanne, décède et demande à être enterré dans l’église connexe au reclusoir où vit sa fille depuis bon nombre d’années. Jeanne meurt à son tour en 1714 et est enterrée à côté de son père.

En 1766, les restes de Marguerite Bourgeoys sont transférés dans la même église. Or, c’est en 1822, lors d’une première exhumation des restes présumés de Jeanne Le Ber, qu’un événement se produisit:

à l’ouverture de la tombe,

une fine poussière blanche se dispersa au contact de l’air.


D’où la tradition qui eut cours jusqu’en 1991, selon laquelle les restes de Jeanne étaient à jamais perdus. Quant aux ossements présumés du père de Jeanne, trouvés aussi bien conservés que ceux de Marguerite Bourgeoys, ils furent soigneusement déposés dans une triple tombe.


Tombeau de Jeanne

Chapelle Notre-Dame de Bon-Secours

Vieux-Montréal

Processus d’identification des ossements

Les Sœurs de la Congrégation, qui ont toujours été gardiennes de la recluse Jeanne, informèrent les autorités religieuses et civiles de leur découverte et enclenchèrent un processus d’identification.

Lors de l’ouverture de la tombe en octobre 1991, l’anatomiste qui examina les ossements déclara qu’on était en présence d’une seule personne, vraisemblablement de sexe féminin. Pourtant, le feuillet d’identification enfermé dans la fiole et qu’on put finalement déchiffrer en laboratoire portait bien le nom de Jacques Le Ber. Le 28 novembre suivant, une équipe d’éminents spécialistes examinèrent à leur tour les ossements et firent la déclaration suivante :

Il s’agit d’ossements d’une seule personne de sexe féminin. L’âge du décès est compatible avec une personne de 52 ans. Il y a des remodelages du squelette compatibles avec un agenouillement habituel. (…) L’usure marquée et spécifique des deux dents centrales supérieures et inférieures est compatible avec un métier ou une habitude ou un passe-temps (comme) l’utilisation des aiguilles à coudre ou du fil à coudre.

Suite à ces conclusions, comment douter de l’authenticité des restes de Jeanne Le Ber dont l’occupation, entre ses heures de prière et d’adoration, consistait à coudre et à broder des ornements liturgiques ou à confectionner des vêtements pour les pauvres?


Reconnaissance des restes

Aussi, le 2 février 1992, Mgr Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal, reconnaissait-il, par décret, que nous étions en présence des restes mortels de la recluse Jeanne Le Ber. Il demandait que ces restes soient identifiés à son nom et déposés dans un tombeau.

Ce qui fut fait le 1er mai 1992. Le tombeau, placé dans un prolongement du sanctuaire de la chapelle de la Maison-Mère des Sœurs de la Congrégation, fut exposé à la vénération des fidèles. Une autre conclusion s’impose: la tombe que l’on croyait être celle de Jeanne, en 1822, et d’où se serait échappée la « poudre blanche » était en fait celle du père.


Jeanne Le Ber, la brodeuse

A. Lespérance, 1963

Dernier repos

La Maison-Mère de Westmount devant être relocalisée, les restes de Jeanne Le Ber, de même que ceux de Marguerite Bourgeoys, ont dû être transférés à nouveau.

Les deux fidèles amies reposent maintenant à la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, chapelle construite par Marguerite Bourgeoys en 1675 et où Jeanne a sans doute maintes fois prié.

Jeanne Le Ber est donc retournée dans cette partie de Ville-Marie où elle est née et où elle a vécu en recluse pendant 34 ans.

Son tombeau est encastré dans le mur latéral gauche de la chapelle. Les pèlerins et visiteurs du Vieux-Montréal peuvent venir y prier et implorer son intercession, comme autrefois.


Visite virtuelle de la Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours en 3D


Nouvelle page publiée en 2021 sur Jeanne

par le Mouvement des Cursillos Francophone du Canada

Des renseignements intéressants s’y retrouvent, ainsi qu’un portrait reconstitué de la recluse d’après les rapports du Laboratoire de médecine légale du Québec.

Merci à M. Daniel Veillette de nous permettre d’insérer ce lien dans notre site pour le plus grand bien de nos lecteurs et de nos lectrices!