Bienheureuse Claire Argolanti
Pénitente et recluse
Son époque
Claire Argolanti naît à Rimini, en Italie, dans une période trouble. Son père, Chiarello, et sa mère, Gaudiana, appartiennent à des familles nobles. Veuve d’un premier mariage, Claire doit s’exiler suite à une guerre civile. Lors de son retour, elle est témoin de l’exécution de son père et de l’un de ses frères.
Parabole du semeur
La vie de Claire est comparée par son biographe, Giuseppe Carampi, aux graines de la parabole du semeur tombées dans les épines. Les soucis du monde et la séduction des richesses ont longtemps étouffé la Parole en elle (Mt 13,7 & 22). Il écrit: Longtemps son cœur fut comme le chemin de l’Évangile où la bonne semence qu’y jetait l’Esprit Saint était foulée aux pieds par le monde et enlevée par le démon.
Œuvre cachée de la prière
Un jour, Claire entre dans une église franciscaine. Elle croit entendre une voix lui dire de réciter un Pater et un Ave avec attention, sans penser à autre chose. Cette interpellation la fait réfléchir et elle se met à réciter un « Notre Père » et un « Je vous salue Marie » tous les jours, ce qui la conduit petit à petit, à la conversion.
Si la vie de Claire est comparée aux graines tombées dans les épines, la prière ressemble au levain faisant lever la pâte de la Parole en elle. Grâce à cette œuvre cachée de la prière, Claire comprend les égarements de sa vie et se décide à la vivre dorénavant à la suite du Christ. Elle remplace ses bijoux par des cercles de fer au cou, aux bras et aux genoux; son lit luxueux devient des planches rugueuses et elle abandonne la volupté de ses repas pour du pain et de l’eau.
Pénitente et Tertiaire franciscaine
Les personnes qui la connaissent s’étonnent des rigoureuses et extravagantes pénitences de Claire. De la fête de saint Martin en novembre jusqu’à Noël, elle s’impose des jeûnes rigoureux, ainsi que de l’Épiphanie jusqu’à Pâques. Pendant le Carême, Claire se retire dans un réduit dans l’ancien mur de la ville. Ceci constitue ses premières expériences de réclusion.
Au Moyen Âge, le terme de « pénitente » qui lui est attribué est un nom donné aux membres de confréries laïques où l’on fait une profession particulière de certains exercices de pénitence. Les membres portent un costume spécial avec capuchon pour couvrir la tête et les épaules. Remariée, Claire, avec l’autorisation de son mari, entre dans le Tiers-Ordre franciscain, appelé aussi Ordre de la Pénitence au début du mouvement. On sait que saint François donnera un élan exceptionnel aux laïques désirant vivre une vie plus évangélique. Peu de temps après l’agrégation de Claire, son mari meurt la rendant libre de suivre davantage l’élan de son cœur.
Réclusion à Urbino
Claire porte secours à l’un de ses frères malade vivant à Urbino. Près de la cathédrale, il y a une tour solitaire et abandonnée. Claire s’y retire n’en sortant que pour soigner son frère et mendier du pain pour les pauvres ou pour consoler les prisonniers. Sa prière se fait suppliante pour toutes les souffrances causées par la guerre. Une fois le calme établi, elle retourne à Rimini avec son frère et sa famille où elle continuera ses œuvres de charité tout en vivant en réclusion dans l’ancien mur de la ville.
Fondation d’un monastère
Plusieurs personnes se regroupèrent autour de la recluse et se mirent sous sa conduite. C’est ainsi qu’elle achète providentiellement le terrain où se trouve sa cellule. Claire y fait bâtir un monastère connu d’abord sous le nom de l’Annonciation et ensuite de Notre-Dame-des-Anges.
Sa prière devient incessante
L’ultime fruit est sa prière devenue incessante au fil des années. Elle incarne l’exhortation de l’apôtre Paul de « prier sans cesse » (1 Th 5, 17). Aussi saint Jacques écrit-il dans sa lettre que « la requête d’un juste agit avec beaucoup de force » (Jq 5, 16). Plusieurs miracles sont attribués à l’intercession de Claire qui ne manqua jamais de zèle pour le bien d’autrui. Pendant les douze dernières années de sa vie, elle était incapable de boire et elle perd la vue peu de temps avant sa mort. Le 13 février 1346, Claire Argolanti décède en disant: « Seigneur, je remets mon âme entre vos mains. » Elle fut enterrée dans l’église de son monastère.
Jusqu’en 1568, une inscription gravée dans le grand autel de l’église de la bienheureuse Claire rappelle la dévotion du peuple.
En 1784, le culte de la bienheureuse Claire, également appelée Claire de Rimini, fut approuvé par le pape Pie VI.
En 1999, Jacques Dalarun publie le livre à partir d’un manuscrit médiéval: Claire de Rimini, Entre sainteté et hérésie.
Karen Duboy
Cette Bienheureuse est édifiante . Merci de nous la faire découvrir