Témoins de l’Eucharistie : Pier Giorgio Frassati

Le 7 septembre dernier, Pier Giorgio Frassati a été canonisé avec Carlo Acutis, deux amoureux de l’Eucharistie en notre temps! À la suite de l’article sur Carlo comme introduction à cette nouvelle série d’articles sur des « Témoins de l’Eucharistie », voici maintenant Pier Giorgio!

Saint Pier Giorgio Frassati

D’où lui vient cette sagesse?

D’où lui vient ce rayonnement, cette sainteté ? Issu d’une famille riche et aristocratique, la famille de Pier Giorgio Frassati est bien connue de la haute société bourgeoise. Fils d’un sénateur, Alfredo Frassati, ancien ambassadeur à Berlin, directeur et propriétaire à Turin d’un des plus grands quotidiens d’Italie, La Stampa, le plus bel avenir s’ouvrait devant lui. Alors que Pier Giorgio était sollicité par tant d’appels à une vie facile et médiocre, comment a-t-il fait pour vivre un christianisme total ?

Mgr Pinardi, évêque auxiliaire de Turin répond d’emblée: «Avant tout, il vécut de l’Eucharistie… parce qu’il nourrissait de ce pain sa volonté d’ascension.» La réponse n’est pas seulement imagée parce que Pier Giorgio est un alpiniste. Autant il est passionné de montagne autant il vise les sommets de la sainteté. L’Eucharistie est le secret de son héroïsme: Jésus est avec moi, aimait-il dire, je ne crains rien.


A l’âge de 11 ans, sur la suggestion de son confesseur, Pier Giorgio se mit à communier plusieurs fois par semaine (fait plutôt rare à cet époque) et cela avec une ferveur qui révélait sa faim de l’Eucharistie. A 16 ans, il se mit à communier tous les jours jusqu’à la fin de sa vie. Tous les matins, on le voyait agenouillé dans un profond recueillement. Les témoignages abondent unanimes: «Quelqu’un l’eût pincé, il ne s’en serait pas aperçu…»


  • Il naît à Turin le 6 avril 1901 de parents italiens.
  • En 1918, à 17 ans, il entre à l’École Polytechnique de Turin pour devenir ingérieur des Mines. Il devient alors membre de la Fédération des Universitaires Catholiques Italiens et s’inscrit aux Conférences Saint-Vincent-de-Paul fondées par le bienheureux Frédéric Ozanam.
  • En 1922, Pier Giorgio devient membre laïc du Tiers Ordre Dominicain.
  • Trois ans plus tard, il contracte la poliomyélite et décède une semaine plus tard, le 4 juillet 1925 à l’âge de 24 ans.
  • Il est déclaré vénérable par le pape Jean-Paul II le 23 octobre 1987 et est béatifié le 20 mai 1990.
  • Il est maintenant reconnu comme Saint Pier Giorgio depuis le 7 septembre 2025.
  • Son corps retrouvé intact lors de son exhumation en 1981, repose dans la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin.
  • Il est le Patron des montagnards du fait de sa passion pour la montagne.

La messe à tous les jours n’a pas toujours été chose facile. Son père est athée et le reste de la famille entretient une religion très formaliste. Sa mère s’oppose à cette communion fréquente mais Pier Giorgio finit par arracher l’acquiescement maternel. Aucune difficulté, aucune activité comme son amour de la montagne ne l’empêche de communier. Il renonce même à une excursion en
montagne s’il est pour manquer la messe, surtout le dimanche. Il obtient des organisateurs d’excursion que leurs horaires réservent un temps pour la messe dominicale. Alors, il entre dans l’église chaussé de ses souliers ferrés, sac au dos, bâtons de ski ou piolet à la main.

Saint Pier Giorgio Frassati

Lorsque fut fondée une section universitaire d’adoration nocturne, Pier Giorgio s’y inscrit aussitôt. Il fut un membre des plus assidus et des plus fervents. Dans ces nuits, on admirait sa foi et sa piété ardentes. «Lui, si débordant de vie, demeurait immobile à genoux pendant de longues heures.»



Pier Giorgio est imprégné de la présence de Jésus en lui et les fruits en sont abondants. Dès l’âge de 17 ans, il s’inscrit à la Conférence Saint-Vincent-de-Paul du lycée des Jésuites, mais c’est surtout à celle du cercle universitaire que se manifesteront toutes les ressources de sa charité, aussi généreux dans ses aumônes que dans l’emploi de son temps. Il visitait les pauvres qui lui étaient assignés mais il ne se contentait pas des pauvres de la Conférence, il en découvrait de nouveaux par lui-même. C’est ce qu’il appelait «faire des conquêtes».

Sa famille ignorait tout. Personne à la maison ne connaissait son merveilleux travail. Incompris, il eut souvent le coeur meurtri. Lors de l’une de ses visites aux pauvres, il contracte la poliomyélite et meurt
une semaine après, alors qu’il n’a que 24 ans. Lors de son enterrement, des milliers de personnes dont de nombreux pauvres ayant bénéficié de son aide, sont présentes. Ses proches se rendent alors compte de son activité secrète.


En 1981 son corps est exhumé et on le découvre intact. Déclaré vénérable en 1987 puis bienheureux en 1990, Pier Giorgio est présenté comme modèle de sainteté lors des Journées Mondiales de la Jeunesse. Sur sa tombe, les pèlerins se rendent en foule. Ils défilent et lisent sur la grande pierre tombale, taillée dans le magnifique granit de la montagne:

Église Santa Maria Maggiore à Assise

Le tombeau de Pier Giorgio Frassati dans la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin

PIER GIORGIO FRASSATI
6 avril 1901 – 4 juillet 1925


À vingt-quatre ans.
À la veille de conquérir son grade d’ingénieur.
Beau, robuste, aimable, aimé.
Il vit venir à l’improviste son dernier jour
gardant son attitude de toujours.
Le salua avec sérénité,
comme le plus beau jour.
Il confessa sa foi par la pureté de sa vie
et la charité de ses oeuvres.
La mort l’a dressé comme l’étendard vivant
de la jeunesse catholique.




3 Responses

  1. Marina Frech Gaulin

    Imprégné et connecté ici et à jamais à la Source de Vie, il est pour nous un exemple de sainteté grâce à sa vie et à son immense amour pour l’Eucharistie, Son Pain de Vie!

  2. Carl Taylor

    Quel bel exemple de sainteté connecter a la montagne, un peu comme Jean-Paul premier qui lui aussi venait de la montagne, ça donne une impression de berger allant vers ses brebis (dans le cas de Pier-Giorgio les pauvres)

  3. Raymond Tanguay

    Comme il serait bon que nos jeunes puissent découvrir ce saint inhabituel!

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