Réflexions sur le livre d’Henri Nouwen
« Lettre à un ami sur la vie spirituelle »
Nous en sommes au dernier chapitre du livre Lettre à un ami sur la vie spirituelle de Henri Nouwen. Tout au long de ce livre, nous avons vu que les quatre mouvements d’être bien-aimé (être choisi, béni, brisé et donné) font parties de chacune de nos vies. Dans ce dernier chapitre, Nouwen fait remarquer à son ami que sa vie spirituelle, sa vie de fils bien-aimé, doit être vécue là où il est, dans ce monde bien concret qui est le sien.
Et il ajoute cette nuance importante: Le monde n’est mauvais que lorsque tu en deviens l’esclave.
Nécessité d’une prise de conscience
Vivre en bien-aimé nécessite une prise de conscience que, spirituellement, nous n’appartenons pas à ce monde. La source et l’enracinement de notre être est en Dieu qui nous a aimés bien avant que ce monde existe. Et c’est en se reconnaissant bien-aimés de Dieu, que nous pourrons pleinement accueillir les beautés qu’offre notre monde, créées pour nous réjouir et être libres des nombreuses distractions mettant en danger cette vie de bien-aimé inscrite en nous.
Ce dernier chapitre est, en quelque sorte, un envoi en mission. Nouwen convie son ami à se considérer comme envoyé dans le monde. Cette façon de nous percevoir comme « envoyé » n’est possible que si nous croyons vraiment être aimés avant l’existence du monde. Cette perception demande un véritable bond dans la foi transformant tout radicalement!
Nouwen précise: Le changement dont je parle est le passage d’une vie vécue comme un test pour prouver que tu mérites d’être aimé, à une vie vécue comme un « oui » ininterrompu à la réalité de ton identité de bien-aimé. Exprimé plus simplement, la vie est une occasion que Dieu nous donne de devenir qui nous sommes, de reconnaître notre véritable identité spirituelle, de nous approprier et d’intégrer la réalité de notre être, mais, surtout, de dire « oui » à Celui qui nous appelle ses bien-aimés.
Voilà ce qu’est la vie spirituelle: l’occasion de dire « oui » à cette vérité intérieure et ainsi la manifester à ceux et celles qui nous entourent ou qui seront de passage sur la route de notre vie.