Avec Marie

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AVEC MARIE

 

Très tôt, la communauté invoquait Marie sous les appellations Mère de Dieu et Servante du Seigneur et célébrait avec solennité les fêtes du 1er janvier et du 25 mars. Ces deux titres mariaux s’enracinent dans l’Annonce de l’Ange à Marie relatée par saint Luc dans son Évangile. En prenant conscience de la continuité de ce titre marial dans la communauté, le monastère actuel de Montréal est placé sous le vocable de Notre-Dame de l’Annonciation. Et en 2013, la communauté adoptait ce même vocable pour tout l’Institut.

À l’Annonciation, Marie reçoit le message de l’Incarnation du Fils de Dieu; elle est choisie pour enfanter le Messie. Commence alors la rédemption du monde et l’accomplissement des promesses du Dieu d’Israël. Par notre vie de prière d’adoration et d’intercession, par notre vie d’offrande, nous annonçons également la venue du Fils de Dieu parmi nous. Avec Marie, nous sommes invitées à porter dans la joie de l’enfantement cette annonce du Verbe Incarné[1], toujours à redire aux générations nouvelles, afin qu’elles entrent elles aussi dans la plénitude de l’Homme nouveau.

 

PRIÈRE DU CHAPELET et DE L'ANGELUS

 

L’inauguration du Rosaire perpétuel en 1947, répondait à l’aspiration de Mère Rita d’entourer le monde entier de la récitation ininterrompue du chapelet. Son désir était de répondre à l’appel de Notre-Dame à Fatima. La communauté assurera la prière du rosaire jour et nuit pendant près de vingt ans. Depuis et jusqu’à aujourd’hui, prier Marie par le chapelet demeure essentiel pour chaque sœur. Car non seulement Marie nous soutient dans la vie spirituelle, mais son intercession est indispensable pour faire croître l’Église et l’humanité vers son destin d’amour.

 

Dès les débuts de notre fondation, l’Angélus est récité communautairement trois fois le jour. Aux grandes fêtes liturgiques et le dimanche, nous aimons chanter l’Angélus devant l’icône de l’Annonciation qui orne les portes du tabernacle où est exposé le Saint-Sacrement. Par cette prière, nous faisons mémoire du grand mystère de l’Incarnation.

 

CHEZ JEANNE LE BER

 

Jeanne disposait dans sa cellule de deux estampes (ou images) représentant la vie intérieure de Marie. « Au bas d’une de ces estampes, elle avait écrit : Avec Marie, par Marie, en Marie »[2] parallèle s’inspirant de la doxologie eucharistique « Par Lui, avec Lui et en Lui ».

Statue Notre-Dame de la vie intérieure

Jeanne méditait sans doute sur la vie intérieure de Marie, courant développé par Jean-Jacques Olier, apôtre de la dévotion de la « Vie intérieure de Jésus et de Marie »[3] et dont elle recevait probablement des enseignements par les Sulpiciens

qui l’accompagnaient dans son cheminement. Aussi, en priant quotidiennement l’Office de la Sainte Vierge, Jeanne avait-elle des textes pouvant nourrir sa méditation sur Marie.

Fait à retenir : la recluse a brodé Notre-Dame de la Vie Intérieure sur la Chasuble de l’ornement de Notre-Dame[4]. Marie y est reproduite les mains croisées sur une colombe aux ailes déployées, rayonnant sur sa poitrine. Comme à l’Annonciation, l’Esprit est venu en Marie pour former en elle le Fils de Dieu, ainsi Marie a-t-elle la capacité de nous éduquer à la disponibilité intérieure à l’Esprit Saint pour former en nous son Fils.

La confiance de Jeanne Le Ber en Marie était illimitée. Elle encourageait ses concitoyens à s’en remettre à sa puissance d’intercession face aux dangers qui menaçaient la colonie.

À notre tour, confions à Marie sa ville de Ville-Marie, et toute l’humanité. « Que malgré les changements de ce monde, nos cœurs s’établissent fermement là où se trouvent les vraies joies! »[5]

 

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[1] Expression caractéristique de l’École française de spiritualité.

[2] Marie-Paul DION, La Recluse de Montréal, Jeanne Le Ber, Église et Théologie – no 22, 1991, p.47

[3] Ibid, p.47

[4] La Chasuble de l’ornement de Notre-Dame est datée approximativement de 1700; elle se retrouve à la Fabrique de la paroisse Notre-Dame à Montréal.

[5] Oraison liturgique