Être donné

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Réflexions sur le livre d’Henri Nouwen

« Lettre à un ami sur la vie spirituelle »


Quatrième mot clé: Être donné

Dans la Lettre à un ami sur la vie spirituelle, nous avons approfondi la signification d’être choisi, béni et brisé selon Henri Nouwen. Le quatrième et dernier aspect de la vie de bien-aimé est celui d’être donné. Dans le don, il devient évident que nous sommes choisis, bénis et brisés non seulement pour nous-mêmes, mais pour que tout ce que nous vivons trouve son sens ultime dans le fait vécu pour les autres, nous dit Nouwen. Dans ce chapitre, il revient souvent sur le fait que notre vie atteint sa plénitude dans le don. Et que notre plus grande réalisation c’est de nous donner aux autres. Dans ce don de nous-mêmes nous trouvons la joie.


Se donner aux autres en communion

pain donné

Nous sommes appelés à nous donner les uns aux autres pour ainsi devenir une communauté d’amour, nous dit Nouwen. Notre plus grande réalisation, c’est de nous donner. Une vie heureuse est une vie pour les autres. Cette vérité, cependant, est habituellement découverte lorsque nous sommes placés devant notre brisure. Notre brisure nous ouvre à un moyen encore plus profond de partager nos vies et d’être pour l’autre porteur d’espérance.

Un repas partagé n’est-il pas la plus belle expression de notre désir de nous donner l’un à l’autre dans notre brisure? Autour de la table il est impossible de porter une arme, quelle qu’elle soit. Manger du même pain et boire à la même coupe nous invite à l’unité et à la paix. Sans le mentionner clairement puisqu’il s’adresse à son ami juif, Nouwen rappelle ici la communion eucharistique qui nous unit les uns aux autres.


Talents et dons

Henri Nouwen fait une distinction entre talents et dons. On peut n’avoir que quelques talents mais, tous, nous avons des dons multiples. Saint Paul nous dit dans sa lettre aux Corinthiens: « Il y a diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit » (1 Co 12,4). Un talent peut s’exercer pour un temps et disparaître à cause de l’âge ou de la maladie. Mais un don demeure toujours. Je peux être artiste et peindre des toiles magnifiques. Mais le jour où l’arthrite se met dans mes mains, je pourrais ne plus être en mesure d’exercer mon talent. Par contre, je peux être une personne d’une grande compassion et ce talent pourra toujours se manifester peu importe les aléas de la vie.


Donné même dans la mort

Nouwen va plus loin en disant que nous sommes appelés à nous donner non seulement dans la vie, mais aussi dans la mort. La mort c’est plein de vie dedans, disait la petite Thérèse. Faire de notre mort le don suprême de notre vie. Croire en sa fécondité. La mort de Jésus n’a-t-elle pas été d’une grande fécondité et source de vie éternelle pour nous tous? Dans notre vie comme dans notre mort, notre vie est don, un don à développer, à cultiver pour qu’il porte du fruit dans ce monde et dans l’autre. Pour ceux et celles qui se savent choisis, bénis et brisés pour être donnés, la mort est la façon par excellence de devenir vrai don pour les autres, rappelle Nouwen. Nous avons ce choix de donner notre vie dans la mort pour qu’elle soit source d’espérance!