Le 5 août 1695 en la fête de Notre-Dame-des-Neiges, Jeanne Le Ber quitte la maison paternelle pour se retirer à la Congrégation de Notre-Dame. Elle s’installe dans un minuscule appartement contigu au sanctuaire de la chapelle conventuelle à peine achevée et construite en grande part grâce à sa générosité.
Des chroniques de l’époque précisent que « tout Montréal était présent » à cette cérémonie. Après la bénédiction de l’appartement et une homélie de M. Dollier de Casson, supérieur des sulpiciens, Jeanne se retire dans son reclusoir tandis que l’assistance chante les litanies de la Vierge.
Son reclusoir, lieu de sa rencontre avec Dieu
La recluse Jeanne incarne, par son choix de vie au sein de la colonie naissante, l’absolu de la quête de Dieu. L’espace restreint qu’elle occupe désormais devient le lieu où se déploie sa liberté, le lieu de sa rencontre avec Dieu. Nous n’avons aucun écrit relatant son expérience spirituelle; l’essentiel ne se raconte pas. Cependant les témoignages de ses contemporains nous permettent d’entrevoir quelque chose du secret de son union avec le Seigneur, de sa vie de prière.
Jeanne se situe dans la tradition des recluses du Moyen-Âge. Bien qu’elle semble loin de nous par les modalités de sa vie recluse, elle peut être, aujourd’hui encore, une inspiration dans notre recherche de Dieu.
Prier à la manière de Jeanne
Peinture de Jeanne Le Ber par sœur Jacqueline Poirier, r.m.
Dans cette série d’articles, nous verrons d’abord que, pour Jeanne comme pour nous, la solitude et le silence deviennent chemin de rencontre de Dieu. Ensuite nous nous arrêterons à sa vie de prière qui s’approfondit par un continuel retour aux sources de la Parole et de l’Eucharistie, à l’école de Marie. Enfin nous considérerons sa mission d’adoration et d’intercession au cœur de l’Église et du monde.
Cette brève réflexion voudrait nous aider à découvrir combien Jeanne est proche de nous par son expérience spirituelle. Notre réflexion s’appuie sur un écrit de M. François Vachon de Belmont, Éloges de quelques personnes mortes en odeur de sainteté à Montréal, en Canada. Manuscrit adressé vers 1722, donc 8 ans après la mort de Jeanne Le Ber, par M. de Belmont à M. Le Pelletier, abbé de Saint-Albin, dans la suite supérieur du séminaire de Saint-Sulpice. Il fut publié dans le Rapport de l’archiviste de la province de Québec pour 1929-1930.
Qui est François Vachon de Belmont ?
Prêtre de Saint-Sulpice, François Vachon de Belmont est né le 2 avril 1645 à Grenoble en Dauphiné. Il entre à Saint-Sulpice le 18 octobre 1672. Arrivé en Nouvelle-France en 1680, comme diacre, il est ordonné prêtre le 14 septembre 1681. Il fut l’un des trois prêtres chargés d’interroger Jeanne pour vérifier la solidité de son appel à la vie recluse. Il meurt à Montréal le 22 mai 1732 à l’âge de 87 ans.
Diane Labrecque
Je suis tellement contente qu’on présente cet article sur Jeanne Leber, cette laïque consacrée, si inspirante.
Merci
Diane
Marie Vallet
Merci mes sœurs de nous permettre d’entrer dans la spiritualité de Jeanne, puisque comme elle je suis de plus en plus recluse ,oh pas dans un reclusoir mais dans mon appartement ; un des meilleurs moments de la journée c’est lorsque je vais adorer le Seigneur tôt le matin seule dans l’église, que DIEU vous garde toutes, Marie.
Archambault
Merci de nous faire découvrir la vie de recluses de l’époque à maintenant.
J’aime beaucoup aller faire nos temps d’arrêt et de silence à votre maison.
Même si ça fait un petit bout que nous n’avons pu y aller. J’aime beaucoup les temps d’adoration à la chapelle. Que le Seigneur vous bénisse 🙏🙏
Jean-Yves Poirier
J’ai hâte de lire la suite…