Cette femme de prière, amante de l’Eucharistie, était tenue en haute estime par les papes Jean-Paul II et Benoît XVI. Le premier l’a béatifiée; le second l’a citée dans sa 1re encyclique Deus Caritas Est : «La bienheureuse Teresa de Calcutta est un exemple particulièrement manifeste que le temps consacré à Dieu dans la prière non seulement ne nuit pas à l’efficacité ni à l’activité de l’amour envers le prochain, mais en est en réalité la source inépuisable.» (#36)
Mère Teresa le disait elle-même :
« Sans une forte charge de vie spirituelle puisée auprès du Christ eucharistique, nous ne pourrions jamais mener à bien notre travail. C’est lui, Jésus, qui nous donne la force voulue pour mener la vie que nous menons et pour nous y sentir heureux. »
Malgré la surcharge de travail, elle a toujours insisté pour que chacune de ses sœurs puisse participer quotidiennement à l’Eucharistie et passer une heure en adoration chaque jour devant la Présence eucharistique du Christ. Pour elle, la prière n’est pas du temps pris sur le service des pauvres, mais bien une partie essentielle de celui-ci : Plus nous recevons dans la prière silencieuse, plus nous pouvons donner.
Sa nourriture : l’Eucharistie
L’Eucharistie soutenait Mère Teresa dans son action. Il est permis d’affirmer que tout, dans sa vie et dans ses œuvres, s’enracinait dans l’Eucharistie et en découlait. Le rite quotidien de la messe n’a jamais été pour elle une pratique religieuse séparée de son travail en faveur des plus pauvres. Pendant la messe, avait-elle coutume de dire, nous avons Jésus sous l’apparence du pain et du vin; dans les bidonvilles, je vois le Christ sous les apparences misérables des pauvres. L’Eucharistie et les pauvres sont réunis en un seul amour pour moi. Mère Teresa disait également à ses sœurs: Nos vies sont consacrées à l’Eucharistie par le contact avec le Christ caché sous les espèces du pain et du corps souffrant des pauvres. Pour Mère Teresa, un lien intrinsèque existe entre le Christ eucharistique et les pauvres.
Faits saillants de sa vie
La spiritualité léguée par Mère Teresa à sa communauté se veut une réponse au cri de Jésus sur la Croix : «J’ai soif». Paroles qu’elle écrivait dans toutes les chapelles des Missionnaires de la Charité.
Le 10 septembre 1946, Mère Teresa affirme avoir expérimenté la «soif de Dieu». Elle conçoit alors sa vocation comme une réponse à cette soif, aimant les pauvres dans lesquels
elle voit Dieu : Pour moi, ils sont tous le Christ. Le Christ dans un déguisement désolant. Le cœur de sa spiritualité est eucharistique : C’est parce que l’on croit en Jésus totalement donné dans le Saint Sacrifice [de la messe] que l’on
a la certitude de le toucher dans les corps ravagés de nos frères.
Mère Teresa insistait également que l’heure passée devant la Présence eucharistique doit conduire à l’heure sainte avec les pauvres, ceux qui n’auront jamais d’accomplissement humain et dont la seule consolation sera Jésus. Notre Eucharistie est incomplète si elle ne nous conduit pas au service et à l’amour des pauvres, affirmait-elle.
Elle résume ainsi l’intuition reçue lors de son expérience du 10 septembre : Jésus veut rassasier sa propre faim de notre amour en se cachant derrière les traits de l’affamé, du lépreux, du mourant abandonné. En servant le Christ dans les plus démunis de nos sociétés, Mère Teresa désirait redonner de la dignité humaine à ceux et celles qui en étaient dépouillés de par leur condition non choisie. Par ses bras de tendresse, par son cœur rempli de compassion, par son regard plein d’amour, puisant chaque jour dans l’Eucharistie, Mère Teresa étanchait la soif de Jésus dans celle des plus abandonnés.
Sa patronne
En choisissant le nom de Thérèse à sa profession religieuse en 1928, elle a voulu se placer sous le patronage de Thérèse de Lisieux, canonisée trois ans plus tôt en 1925 et déclarée patronne des missions.



Carl Taylor
Le peu qu’interpelle à faire est si beau, de rechercher le visage de Jésus dans celui des pauvres. Quel bel intermédiaire entre l’eucharistie et l’adoration (ou l’on puise sa présence en nous tout en lui rendant grâce). La preuve, comme elle l’a si bien dit : Je ne suis qu’une goûte dans l’océan mais que serait l’océan sans cette goûte.
Cécile Légaré
La lecture de cet article, après ma prière de ce matin, m’a mise en situation d’adoration en toute humilité.
Merci de nous aider à réfléchir sur le sens de notre vie.
Cécile Légaré