Les Recluses dans l’histoire

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Introduction


Inspirées principalement par la vie de la recluse Jeanne Le Ber, notre communauté Les Recluses Missionnaires a adopté une spiritualité et un cadre de vie qui s’insèrent dans une longue tradition peu connue : celle des recluses. Ces recluses, femmes entièrement vouées à Dieu dans la solitude, portaient dans l’intime de leur cœur leur époque et les enjeux de leur temps.


Du début de l’Église à nos jours, il y eut de ces femmes volontairement emmurées, capables de supporter l’intensité de la solitude en Dieu et du silence en soi.


Appelées par Dieu, assoiffées de l’Amour absolu, elles se sont livrées en union avec le Christ pour le salut de l’humanité, certaines d’entre elles pour un temps, d’autres pour la vie. Chacune a su répondre à un appel intérieur dans le contexte qui était le sien. Toutes ont rayonné dans leur entourage laissant un témoignage de radicalité évangélique, nous interpellant encore de nos jours.


Les recluses

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Cette série veut contribuer à mettre en lumière ces vies cachées. Même si un grand nombre de recluses sont passées dans l’oubli, comme le veut l’effacement d’une recluse, certains récits ont réussi à se rendre jusqu’à nous.

La vie d’une douzaine de recluses sera publiée en commençant par les plus éloignées : sainte Thaïs, sainte Florence et sainte Mélanie la Jeune, recluses du début de l’Église.

L’époque du Moyen Âge est connue pour son essor de recluserie. La Belgique, avec saint Yvette, la bienheureuse Marie d’Oignies, saint Julienne de Cornillon et la bienheureuse Ève de Liège.

L’Italie aura sa recluse en la bienheureuse Claire Argolanti, ainsi que l’Angleterre avec sainte Julienne de Norwich. La France aussi connaîtra la réclusion avec sainte Colette de Corbie.

Cette forme de vie se poursuivra dans les Amériques avec sainte Rose de Lima, la canadienne Jeanne Le Ber et finalement avec Nazarena, une contemporaine du XXe siècle.


Quelques reclus

La réclusion n’est pas que féminine. Cette tradition connaît aussi des reclus et la vie de quelques-uns d’entre eux sera mise en lumière avec saint Nicolas de Flüe, saint Séraphin de Sarov et saint Théophane le Reclus, ces deux derniers étant de la tradition orthodoxe.


Les Règles

livre de vie des recluses

Plusieurs Règles écrites ont contribué à donner un cadre distinctif capable de soutenir les femmes et les hommes engagés dans la voie de la réclusion. La première Règle connue est celle de Grimlaïc au IXe siècle, le moine cistercien Aelred de Rievaulx écrivit De Institutis Inclusarum pour sa sœur recluse. La Règle anglaise d’Ancrene Wisse du début du XIIe siècle fut originairement écrite pour trois sœurs voulant vivre en anachorètes. Enfin, au XVe siècle, Denys le Chartreux contribua à enrichir ce mode de vie avec son traité intitulé Livre de vie des recluses.


Un héritage précieux

C’est à la suite de ces amantes et amants de la vie solitaire que la vie contemplative des Recluses Missionnaires d’aujourd’hui comporte un accent sur le silence et la solitude. L’héritage légué par les recluses et les reclus d’autrefois invite à une spiritualité eucharistique et mariale enracinée dans une vie dépouillée favorisant la contemplation des mystères du Christ en compagnie de Marie. Même si le mode de vie de ces géants de la solitude est peu imitable, leur vie intérieure est un chemin ouvert à tous. À nous d’y puiser les richesses et de l’incarner dans nos propres vies!


epiphyte

L’orchidée, symbole de réclusion

Plusieurs variétés d’orchidée sont épiphytes, c’est-à-dire qu’elles s’appuient sur un tuteur, un arbre par exemple, mais sans s’en nourrir. N’est-ce pas là une image de la réclusion? Pour s’adonner pleinement à leur vie de prière et de solitude, les recluses, les reclus ont souvent besoin de l’appui de personnes bienveillantes.

Les orchidées, fleurs souvent rares et peu accessibles, poussent solitaires ou en groupes. Beaucoup d’espèces n’ont besoin que d’un peu d’air, d’eau et de lumière pour s’épanouir. À l’instar, pourrait-on dire, de ces solitaires qui, à travers les siècles, ont choisi la vie simple et dépouillée de la réclusion. Le symbolisme de l’orchidée a été attribué pour la première fois à la recluse Jeanne Le Ber par un de ses biographes.


LEXIQUE

Reclus(e)

  • retiré(e) du monde
  • emmuré(e) dans une petite cellule, sans jamais en sortir, près d’un monastère ou d’une église

Ermite

  • religieux ou moine vivant seul dans un lieu désert
  • moine vivant la solitude dans le cadre d’un ordre et à l’intérieur d’un monastère
  • à l’origine, appelé aussi anachorète, à l’opposé des cénobites (vivant en communauté)

Anachorète

  • ermite vivant isolé
  • un fidèle retiré du monde pour mener une vie solitaire

Solitaire

  • qui aime vivre seul dans un lieu désert ou peu peuplé

Moine

  • membre d’un ordre religieux vivant en communauté

Ascète

  • personne pratiquant l’ascèse